de-tout-et-de-rien

LES MOTS PRISONNIERS

Ma plume ne suis plus ma main,

L’inspiration n’est plus là,

Que faire ? attendre demain,

Ou réfléchir dans tout ce brouhaha.

Mais attendre c’est alors me priver,

De libérer en moi tout ce flot de paroles,

Qui m’étouffent et qui me rendent folle,

Alors que je voudrais pouvoir m’en séparer..

Mais ces mots qui sont-ils ?

Mots d’amour, mots de haine,

Mots d’espoir, mots de peine,

Mots secrets ou  non-dits.

Ma plume s’impatiente et ne tient plus en place,

Et sur le papier trace des fantasmes,

Dessine les contours des mots mis au secret,

Puis ouvre la serrure et enfin les libère.

Ils sont là serrés les uns contre les autres,

Ne sachant s’ils peuvent avancer d’un pas,

Ou s’ils doivent se figer mais en attendant quoi ?

Le droit de révéler le secret  de leurs fautes.

Enfin dehors et aveuglés de lumière,

Ils n’ont qu’une envie, celle de se taire,

Car ils savent qu’à peine prononcés,

Incompris ils seront et aussi condamnés.

Ma plume avait raison il ne faut plus rien dire

Les mots sont des ennemis et même souvent pire

Car à peine murmurés, souvent ils deviennent

Ce que l’autre en fait, et non ce que j’ai dit

Yaël 2012