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les enfants et la violence envers les animaux

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LA VIOLENCE ENVERS LES ANIMAUX : MARQUEUR D’UN COMPORTEMENT VIOLENT
Le numéro 60 du magazine « Cerveau & Psycho » consacre un long article au « lien » entre violences sur animaux et comportements violents. Très documenté, cet article rédigé par Laurent Bègue, professeur de psychologie sociale de l’Université de Grenoble, s’appuie sur de nombreuses études, réalisées aux Etats-Unis et ailleurs, pour démontrer que dans les nombreux cas de violence étudiés plus de 40 % de leurs auteurs s’étaient adonnés dans leur enfance ou adolescence à des actes de cruauté sur animaux. One Voice, qui œuvre à faire connaître en France ce « lien » comme outil de lutte anti-violence, vous invite à découvrir cet article et, si vous le souhaitez, à le commenter.

 

 

 

PSYCHOSOCIOLOGIE - PSYCHOLOGIE SOCIALE

De la cruauté envers les animaux à la violence

Pourquoi certains individus sont-ils violents, n'hésitant pas à torturer ou à tuer leurs pairs ? Si la réponse est loin d'être établie, il est aujourd'hui avéré que la cruauté envers les animaux est un facteur prédictif de la violence.

Laurent Bègue

 

 

Les enfants ne deviendront pas des délinquants parce qu'ils auront arraché les ailes des insectes qu'ils ont attrapés. Mais les adultes violents ou criminels ont très souvent été cruels envers les animaux quand ils étaient enfants ou adolescents. Sans doute leur cruauté s'exerçait-elle plutôt sur des chiens ou des chats.

Cerveau & Psycho / Shutterstock

L'essentiel

- Plusieurs études révèlent qu'un individu cruel envers les animaux (ou s'il l'a été pendant son enfance) présente des risques accrus d'être violent envers ses pairs.

- Les délinquants violents ont commis plusieurs actes de cruauté envers les animaux.

- Parmi les neuf motivations qui poussent un individu à être cruel envers un animal, citons : la volonté de le contrôler ou d'exercer sa puissance, choquer les personnes présentes, ou blesser un animal parce qu'on ne peut se venger sur son propriétaire.

L'auteur

Laurent Bègue est professeur de psychologie sociale à l'Université de Grenoble, où il dirige le Laboratoire interuniversitaire de psychologie : personnalité, cognition, changement social (EA 4145).

Les fusillades sur les campus ne sont plus exceptionnelles. Elles se produisent souvent aux États-Unis, mais la Norvège et l'Allemagne n'ont pas été épargnées. Stephanie Verlinden-Szedny et ses collègues de l'Université de l'Oregon, aux États-Unis, ont étudié les comportements d'adolescents impliqués dans neuf fusillades mortelles en milieu scolaire. Ils ont constaté que 45 pour cent d'entre eux avaient été auteurs d'actes de cruauté.

Plusieurs études psychologiques réalisées pour comprendre les caractéristiques des tueurs ayant commis plusieurs homicides le même jour ou des tueurs en série (auteurs de plusieurs homicides, mais sur des durées plus longues et dans des circonstances variées) révèlent que la cruauté envers les animaux peut être un marqueur de violence envers les êtres humains. Ainsi, dans une étude rétrospective faite auprès de 36 criminels multirécidivistes emprisonnés, 36 pour cent d'entre eux disaient avoir tué et torturé des animaux durant leur enfance, et 46 pour cent quand ils étaient adolescents.

Dans une autre étude réalisée en milieu carcéral auprès de 180 prisonniers, Brandy Henderson, de l'Université du Tennessee, a montré que 82,5 pour cent déclaraient avoir frappé des animaux, 36 pour cent leur avoir donné des coups de pied, 33 pour cent les avoir pris pour cible avec une arme, 17 pour cent en avoir étranglé, etc.

Un indicateur précoce ?

Frank Ascione, de l'Université de Denver, définit la cruauté envers l'animal comme un comportement socialement inacceptable qui lui cause intentionnellement douleur, souffrance et détresse, voire entraîne sa mort. Il s'agit donc d'un ensemble de conduites qui nuisent à l'animal et diffèrent de l'exploitation de l'animal pour sa viande ou sa peau.

Les psychiatres admettent depuis longtemps que la cruauté enfantine envers les animaux permet souvent de prévoir de futures conduites antisociales, notamment les violences aux personnes. John Mac Donald, de l'Hôpital psychiatrique du Colorado, est l'un des premiers chercheurs à avoir relié la cruauté enfantine envers les animaux et la violence ultérieure face à des êtres humains. Il a suivi 100 personnes ayant menacé quelqu'un de mort, 48 patients psychotiques et 52 non psychotiques vivant dans un hôpital...

 

http://www.cerveauetpsycho.fr/ewb_pages/a/article-de-la-cruaute-envers-les-animaux-a-la-violence-32329.php



13/12/2013
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