La réalité de la presse française
Un journaliste juif de Libération et du Monde témoigne sur la réalité de la Presse française
décembre 18th, 2013 Rehouven - Europe-Israel.org
Luc Rosenzweig, les expériences d’un journaliste juif
« Je pouvais observer, que dans un bureau voisin du service international, un gang de Levantins responsables de la rubrique Proche et Moyen-Orient, composé d’un juif antisioniste, d’un Arménien et d’un Grec arabolâtres, tous trois originaires d’Egypte menait sans vergogne une campagne résolument hostile à l’État juif ».
« [...] Pendant toutes les années où j’ai exercé des fonctions dans la presse nationale, à Libération, puis au Monde, je n’ai abordé qu’exceptionnellement des sujets réputés sensibles pour quelqu’un portant un patronyme indubitablement juif [...]. AuMonde, je me suis bien gardé de me mêler de ces sujets, non que je n’eusse pas envie de m’y consacrer, car les questions du Proche-Orient me fascinaient, mais en raison d’un tout bête scrupule déontologique. Mon approche du conflit israélo-arabe était, de mon point de vue de l’époque, plus passionnelle que rationnelle, et en conséquence, je ne m’estimais pas autorisé à utiliser un grand organe de presse comme vecteur clandestin d’opinions personnelles. Un attitude confinant d’ailleurs au masochisme, car je pouvais observer, que dans un bureau voisin du service international, un gang de Levantins responsables de la rubrique Proche et Moyen-Orient, composé d’un juif antisioniste, d’un Arménien et d’un Grec arabolâtres, tous trois originaires d’Egypte menait sans vergogne une campagne résolument hostile à l’État juif, non exempte de manipulations ni de crapuleries journalistiques, sans que la direction du journal ne s’en émeuve…[1]
Or, c’est durant cette période que j’ai reçu le plus abondant courrier à caractère antisémite de mon existence: plus d’une cinquantaine de lettres de tout acabit, de la haine antijuive maurrassienne écrite d’une main tremblée de vieillard aux diatribes post soixante-huitardes maquillant l’antisémitisme sous des oripeaux antisionistes. J’ai conservé ces lettres, et mets ce corpus à la disposition d’éventuels chercheurs travaillant sur l’antisémitisme en France dans le dernier quart du siècle dernier.
J’en ai conclu que l’irritation de mes correspondants résultait non pas de prises de positions concernant la situation des juifs en France ou ailleurs dans le monde, Israël compris. Ils m’en voulaient beaucoup plus de mon culot de petit juif, venu d’on ne sait où, de faire preuve d’expertise sur des sujets comme la politique allemande, l’Union européenne, l’OTAN…
La preuve: lorsque, touché par l’âge de la retraite, je me suis libéré de ce devoir de réserve auto-imposé, et écrivait plusieurs livres plutôt engagés en faveur des juifs et d’Israël, j’ai été négligé par les corbeaux habituels. On m’attaquait, certes, mais à cause des idées exposées, et non pas es qualités. J’ai même l’impression d’avoir inspiré quelque crainte, comme si ces paranoïaques supposaient que je puisse bénéficier d’une protection rapprochée de Tsahal ou du Mossad! [...]«
[1] Il faut préciser, par souci de justice qu’à partir du milieu des années 80, Jacques Amalric, chef du service étranger, s’efforça de corriger ces biais. Après son départ, en 1992, le «quotidien de référence» reprit son antienne anti-israélienne en l’adaptant au goût du jour.
Note de la rédaction:
Les années qui ont suivi le choc pétrolier et les accords euro-arabes ont posé les bases de la propagande actuelle. Le Caire dès 1974 investit massivement dans la formation de journalistes anglophones et francophones. Ces derniers seront intégrés au cœur des rédactions européennes et comme le décrit Luc Rosenweig, leur premier objectif était l’antisionisme.
L’Egypte avait depuis longtemps préparé la haine médiatique anti juive, grâce à la complicité active de SS allemands :
Johann von Leers, alias Omar Amin, né le 25 janvier 1902 à Vietlübbe, en Allemagne, mort le 5 mars 1965 au Caire, en Égypte. Membre du parti national-socialiste et de la SS, protégé d’Alfred Rosenberg, il fut l’un des idéologues les plus importants du troisième Reich avant de travailler pour le Ministère égyptien de l’information. Devenu Omar Amin en Égypte après avoir été recruté par Gamal Abdel Nasser, qui le nommera responsable de la propagande anti-juive au Caire, Von Leers se convertira à l’islam au contact des Frères musulmans égyptiens. Von Leers devint un ami personnel du Mufti de Jérusalem1.
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